Publié le 20/05/2019

Botanique

Un trèfle très commun dans nos pelouses sur sables siliceux, actuellement en fleurs, Trifolium subterraneum. Vous avez tous entendu parler de l’arachide, Fabacée qui enterre ses gousses (les cacahuètes).Le trèfle illustré fait la même chose, mais avec un système bien plus perfectionné que l’arachide.

Comme tous les trèfles, les fleurs sont réunies en tête, mais contrairement aux autres espèces où chaque nflorescence renferme plusieurs dizaines de fleurs, dans cette espèce l’inflorescence est pauciflore : 2, 3 rarement 4 fleurs (cliché 2019_04_12 (06)). Pourquoi :  les graines étant placées en terre, elles ne peuvent pas se disperser et
pour éviter la concurrence entre les plantules, la plante mère limite le nombre de ses descendants par inflorescence. C’est le même fonctionnement que chez l’arachide où il y a seulement 2 ou 3 graines dans une cacahuète. Des plantes qui pratiquent la limitation des naissances !

Mais le plus remarquable reste à venir.

Chez l »arachide, le système est relativement simple, la gousse nue est enfoncée dans le sol par le pédoncule floral qui s’allonge.

Petit rappel: chez tous les trèfles, l’unité de dispersion (la diaspore) est formé par une minuscule gousse à une graine et indéhiscente (gousse akénoïde) qui reste inclue dans le calice persistant. C’est bien évidemment le cas du Trifolium subterraneum.

En cours de maturation, le pédoncule floral s’allonge et se courbe vers le sol (géotropisme positif) (cf arachide). Les calices renfermant les gousses basculent vers l’arrière, dévoilant une partie apicale pointue.
Les bractées axillantes des fleurs se recourbent vers l’arrière et l’ensemble pointe + bractées forme un grappin qui ancre la dispositif dans le substrat. De plus, les diaspores repliées vers l’arrière vont faciliter la pénétration. C’est un dispositif très élaboré. Lorsque l’ensemble est ancré dans le sol il faut tirer pour l’extraire, preuve de son efficacité.