Publié le 16/02/2023
La permanence du 7 février, malgré la sécheresse actuelle, a donné lieu à une petite révision sur les Chanterelles et une réflexion sur l’insertion des lames et l’anneau, chez les amanites, réflexion causée par l’observation attentive d’Amanites jonquilles (Amanita junquillea). Quelques Gymnopiles (Gymnopilus penetrans) et un Cordyceps (Cordyceps militaris) parasite de la Processionnaire du Pin étaient aussi au menu.
Une Chanterelle jaune (Craterellus lutescens) un peu desséchée a été apportée par l’un de nous.
Tous les présents en étaient d’accord, à la question « Qu’est-ce que c’est ? » tous ont affirmé sans hésitation qu’ il s’agissait bien de la Chanterelle jaune ! L’occasion était alors bonne de poser la question : pourquoi affirmer qu’il s’agit d’une Chanterelle d’abord puis pourquoi affirmer que c’est bien une jaune ou lutescens et non pas une des quelques espèces voisines ? A ces questions, un grand silence s’est abattu dans la salle…nous avons alors tenté de combler ces lacunes :
Craterellus parce que : Sporophore en trompette, hymenophore plus ou moins plissé (mais pas de vraies lames), stipe creux.
Sporophore = phore : qui porte et sporo : les spores, c’est le « champignon » que l’on ramasse
Hymenophore = phore : qui porte et hymeno : l’hymenium (c’est la partie fertile du sporophore, celle qui ‘fabrique’ les spores : tubes chez les Bolets, lames chez les Amanites, aiguillons chez les Pied de mouton, plis chez les Chanterelles, généralement situé sous le chapeau.)
C. lutescens : Stipe jaune, chapeau plutôt brun jaune (entièrement jaune dans la forme luteocomus), hymenophore jaune plus ou moins intense, peu plissé à presque lisse.
C. tubaeformis : Stipe jaune, chapeau brun, hymenophore gris avec des plis bien marqués assez réguliers. Une variété lutescens présente un chapeau et un hymenophore jaune mais elle se distingue de la Chanterelle jaune par un hymenophore à plis bien nets.
Si ces espèces sont les plus fréquentes chez nous, d’autres Craterellus à tons jaunes peuvent se rencontrer, sous feuillus ou conifères :
C. melanoxeros, la Chanterelle noircissante, a des plis nets aussi. Elle est plutôt jaune pâle et comme son nom l’indique, elle noircit, lentement à la manipulation, dans toutes ses parties.
C. ianthinoxanthus, Chanterelle jaune et violette, plus rare, elle a un pied plein au début et plutôt court, les plis sont moins bien formés, elle présente parfois des tons rosés.
Tout en rappelant qu’un seul sporophore n’est pas représentatif de l’espèce et qu’il vaut mieux en observer plusieurs, si on le peut, pour cerner les caractéristiques de l’espèce.
Toutes les espèces citées sont comestibles.
De bonnes illustrations, clés et descriptions sur le Guide des champignons G Eyssartier et P. Roux Ed. Belin. et sur le site mycocharentes